Penser la sexualité, oui, mais de manière positive, c'est une ouverture d'esprit et un réel changement dans les pratiques. La société a malheureusement tendance à penser la sexualité de manière négative : risques de grossesses non désirées, maladies, agressions, viols ou encore domination sont des termes qui raisonnent assez souvent dans les discours. Cette approche est d’autant plus complexe lorsqu'il s'agit de penser positivement la sexualité des personnes en situation de handicap.

Et si aujourd’hui, nous changions notre approche ? Et si nous nous tournions plutôt vers une sexualité liée au plaisir, au bien-être et à la santé ? En effet, nous pouvons maintenant, grâce à la définition de l’OMS, parler de santé sexuelle :

« La santé sexuelle est un état de bien-être physique, mental et social dans le domaine de la sexualité. Elle requiert une approche positive et respectueuse de la sexualité et des relations sexuelles, ainsi que la possibilité d’avoir des expériences sexuelles qui soient sources de plaisir et sans risque, libres de toute coercition, discrimination ou violence. »

Le qualificatif positif renvoie au respect et à l’acceptation de sa propre sexualité et de celles des autres, conçues alors comme un droit humain fondamental. De nature processuelle, la démarche définitionnelle implique l’application de 7 principes fondamentaux, à savoir :

• Regarder en premier lieu le côté positif et les bienfaits des diverses situations rencontrées même lorsqu’elles semblent problématiques.

• Sortir de tout jugement a priori. (se repositionner, sortir de ses propres représentations. Bien sûr, cela s’apprend !)

• Engager une véritable communication avec les personnes concernées (de manière non intrusive) : premier pas vers une approche positive de la sexualité, en créant un climat de confiance, de tolérance et de fraternité.

• Être ouvert soi-même sur le sujet.

• Considérer la sexualité dans toutes ses dimensions : biologiques, sociales, culturelles, sensuelles, affectives, émotionnelles, relationnelles et spirituelles sans en omettre aucune et sans en privilégier aucune.

• Connaître et faire connaître les lois qui encadrent la sexualité et ne jamais inciter à leur contrevenir.

• Appréhender la sexualité comme l’une des dimensions de la personne.

• Ne pas réduire la sexualité à une finalité procréative mais la considérer comme un accomplissement dans sa relation aux autres et sa relation au monde.

• Ne pas réduire la sexualité aux seuls comportements dont l’aboutissement serait un rapport sexuel mais comme une dimension de tout être humain dont l’expression peut prendre les formes les plus diverses à la seule condition du respect de soi-même et des autres.

• Considérer que l’éducation est un droit fondamental de tout être humain, qu’elle est la voie vers plus de liberté et de responsabilité et que l’éducation à la sexualité en fait intégralement partie.